Lorsqu’on demande à des experts et à des intervenants en toxicomanie s’il est possible pour un « ancien alcoolique » de boire à nouveau, de façon raisonnable, après avoir effectué une cure de désintoxication, la réponse est pratiquement toujours la même: tout dépend de la gravité et des niveaux de risque de la maladie dont la personne fait preuve, mais de façon générale, la réponse est non.
Différents niveaux de risque
«Il y a plusieurs niveaux de risque, explique une intervenante et ex-toxicomane québécoise préférant garder l’anonymat. Pour la personne diagnostiquée alcoolique, les degrés de sévérité seront détectés par un médecin spécialisé en alcoolisme et toxicomanie oeuvrant dans un établissement spécialisé. Cela est souvent accompagné d’autres problèmes, comme par exemple la dépression.»
La personne usant de l’alcool de façon nocive – sans être diagnostiquée alcoolique par un médecin – peut ainsi se voir capable de diminuer sa consommation d’alcool.
«Par contre, l’alcoolique sévère dont le foie a été atteint se fera prévenir par son médecin de ne plus toucher à une seule goutte d’alcool, poursuit-elle. Pour lui, en général, soit c’est l’arrêt total, soit ce sera le développement d’autres pathologies, comme des problèmes cardiaques, du système nerveux ou du foie ou encore des lésions cérébrales. Puis, ultimement, ce sera la mort.»
Les gens ayant une consommation à moyen ou à faible risque essayeront éventuellement de boire à nouveau. Évidemment, il y a des risques que la consommation reprenne de plus belle et que leur cas s’aggrave. Pourtant, certaines personnes peuvent y arriver avec beaucoup, beaucoup de volonté.
La rechute, une situation fréquente
«Une consommation sans risque n’existe pas, ajoute l’intervenante. Et la rechute est quelque chose qui survient assez fréquemment. Les gens qui terminent une cure doivent tout changer de leur vie: leur entourage, leurs habitudes. C’est extrêmement difficile. Et puis, il y a aussi l’égo qui fait son chemin à travers tout cela. L’ancien alcoolique doit s’en tenir à son plan bâti en thérapie pour pouvoir s’en sortir et ainsi éviter la rechute.»
Ainsi, s’il est possible (bien que difficile) pour une personne ayant été aux prises avec un problème d’alcool de moyen ou de faible degré de reboire éventuellement et de façon raisonnable, ce n’est pas le cas pour la personne diagnostiquée alcoolique. Celle-ci n’a plus la capacité de maîtriser sa consommation d’alcool.