Prendre la décision d’entamer une thérapie n’est pas chose facile. La personne désirant entrer en thérapie le fait tout d’abord parce qu’elle a un problème, puis parce qu’elle est arrivée au bout de toutes les ressources afin de tenter de diminuer sa consommation par elle-même. Elle doit alors se poser de nombreuses questions afin de savoir si la motivation est là et si elle est réellement prête à faire le grand saut. Plusieurs facteurs entrent alors en ligne de compte dans ce processus qui n’a rien de simple.
L’aspect financier
Pour la personne qui a besoin d’aide, le principal problème est souvent d’ordre financier. Car ce n’est pas une majorité de gens dans le besoin qui possèdent les fonds nécessaires afin d’aller suivre une thérapie.
Si les gens prestataires du bien-être social sont légèrement avantagés (car ils bénéficient de certains services gratuits), ils se heurteront par contre à des conditions particulières et à de nombreux règlements. Il existe deux types de thérapies: des thérapies dites publiques et d’autres, privées.
Les thérapies privées sont souvent plus sérieuses, mais aussi plus dispendieuses. Quant aux thérapies publiques, elles renvoient souvent à une liste d’attente. Des gens intéressés qui posent leur nom sur la liste, il n’en reste souvent plus beaucoup qui sont toujours prêts à s’investir lorsqu’une place se libère. Plusieurs tentatives sont parfois nécessaires pour qu’une personne se rende réellement compte qu’elle n’a plus d’autre choix.
Le contexte familial
Pour les gens qui ont une famille et des enfants, il est souvent difficile de s’absenter de la maison pendant une longue période. La personne alcoolique, comme celle intoxiquée aux médicaments, aura besoin d’un sevrage plus médical, alors que le toxicomane consommant de l’héroïne aura besoin d’une thérapie à long terme demandant un traitement plus spécifique. Cela peut faire peur et être difficile à réaliser concrètement dans un contexte familial.
L’instantanéité
Alors que la majorité des gens qui appellent pour demander de l’aide sont en crise, c’est au moment précis où ils se manifestent qu’ils doivent être pris en charge. Si, pour une raison ou pour une autre, l’appel est manqué, il sera souvent ensuite trop tard; la personne ayant eu le temps de changer d’idée.
Le réseau d’amis consommateurs
Pour le toxicomane qui se trouve entouré d’un groupe d’amis consommateurs, prendre la décision d’entrer en thérapie peut être d’autant plus difficile. Le manque de soutien peut jouer un rôle déterminant dans la décision de se prendre en main ou non.
L’illusion de croire qu’on peut y arriver seul
Généralement, les toxicomanes croient être capables de pouvoir arrêter de consommer seuls. Cette croyance retarde et, malheureusement, contribue souvent à empirer le problème.
La comparaison avec des cas plus lourds
Les gens dépendants ont souvent tendance à se comparer aux autres toxicomanes qu’ils connaissent. En mettant en contraste leur vie avec celle d’un «ami» ayant tout perdu (argent, famille, maison, dignité), ils se voient alors comme des cas plutôt légers et se convainquent qu’ils «ne sont pas si pires que cela», car ils n’ont encore rien perdu. Ces périodes de déni les empêchent alors de se prendre véritablement en main en entamant une thérapie dont ils ont pourtant besoin.