Les principaux symptômes du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sont une activité excessive, des difficultés de concentration et une impulsivité (la personne agit avant de réfléchir aux conséquences). Il en résulte un comportement excessif qui perturbe considérablement la vie quotidienne des personnes atteintes, et ce à différents niveaux : familial, relationnel, scolaire, social, professionnel, etc. Les problèmes comportementaux et sociaux que suscite le TDAH sont souvent à l’origine de troubles anxieux, troubles qui perturbent d’autant plus leur intégration sociale et leur équilibre de vie. Les personnes atteintes de TDAH sont également plus susceptibles que les autres de souffrir de dépendance de toutes sortes.
Plusieurs études (Biederman, 1998) ont démontré que la fréquence des troubles liés à l’abus de substances psychoactives est deux fois plus élevée chez les adultes hyperactifs que chez les non hyperactifs. Certaines théories avancent que la consommation excessive de certaines substances, comme le tabac, l’alcool et le cannabis, par des personnes atteintes de TDAH, s’expliquerait par le fait qu’elles agissent comme des anxiolytiques. Ce serait donc une forme d’automédication.
Le tabac est l’une des substances les plus consommées par les adultes avec TDAH, car avec ce produit, les personnes semblent améliorer leurs capacités d’attention et de concentration. La consommation d’alcool est également souvent rencontrée en clinique, celle-ci étant majorée par les symptômes du TDAH, l’alcool est décrit par les personnes atteintes comme étant un anxiolytique, une façon de ne pas s’ennuyer et de se décontracter. Cette situation est surtout vraie au début de la consommation, avant que la dépendance physique s’installe.
Pour aider ces adultes atteints de TDAH avec leur dépendance, la majorité des travaux soulignent l’intérêt d’une prise en charge sur le modèle des thérapies cognitivo-comportementales. Ces thérapies consistent à faire des entretiens de motivation, afin d’aider le patient à avancer vers un changement d’habitudes, autant pour le problème de consommation que pour la gestion de l’hyperactivité. Une approche psychoéducative est également essentielle pour aborder la prise du traitement, et pour introduire l’idée d’un style de vie sain. Enfin, pour arriver à une évolution favorable et durable, il est conseillé de mettre en place un soutien familial permettant l’intégration de la famille dans un rôle de cothérapeutes de soutien.
Comme dit le proverbe, il vaut mieux prévenir que guérir. Aujourd’hui, les chiffres démontrent qu’une personne atteinte de TDAH ayant suivi un traitement médical pendant son enfance est moins exposée à une dépendance éventuelle à l’âge adulte. Il est donc très important de mettre tout en oeuvre pour dépister et traiter du mieux possible le TDAH dès l’enfance.