Lorsque les problèmes de dépendance franchissent le seuil de l’entreprise, ce sont de nouvelles problématiques qui apparaissent. Pour la personne dépendante, sa santé physique et psychologique reste évidemment les principales sources d’inquiétudes. Mais pour l’employeur et les collègues de l’individu en question, des conséquences liées à la sécurité, au rendement et au relationnel font surface. Cette consommation excessive est parfois indépendante du milieu du travail. Mais parfois, la dépendance est directement causée par le stress qu’engendrent certaines responsabilités professionnelles, de nouvelles tâches à effectuer ou des relations de travail conflictuelles. D’après une étude menée par le Centre patronal de santé et sécurité au travail, ce serait 10 % des employés d’une organisation qui éprouveraient un problème relié à la consommation de drogue ou d’alcool au Québec.
Lorsqu’on parle de dépendances, on pense évidemment aux drogues, à l’alcool et aux médicaments. Mais d’autres dépendances peuvent également affecter le travailleur : cellulaires, jeux, médias sociaux, nicotine, caféine et boissons énergisantes. Les alcooliques et les toxicomanes posent des problèmes de sécurité à l’employeur, car ils sont plus susceptibles de se blesser, eux-mêmes ou les autres employés. Ceci est d’autant plus vrai pour les postes exigeant des travaux manuels ou des manipulations de matières dangereuses. Pour les personnes dépendantes aux jeux ou aux appareils électroniques, ce sont des problèmes d’efficience et de coûts pour l’entreprise. Le manque d’assiduité, de concentration et d’implication du travailleur dépendant se ressent dans ses résultats, il y a aussi un risque pour lui de perdre son emploi.
Les entreprises ont évidemment un rôle à jouer : En élaborant une politique en matière de dépendance, mais aussi en essayant de détecter les employés en difficulté. L’élaboration d’une telle politique permet de fixer des limites, de favoriser un milieu de travail sain, sans drogues ni alcool, et de pouvoir appliquer des sanctions si les règles ne sont pas respectées. Pour informer les employés de cette politique de prévention, les entreprises ont souvent recours à des documents d’information internes ou a des conférences données par des intervenants spécialisés.
En terme de prévention, les entreprises et les employés peuvent aussi être attentifs aux indices de dépendance. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a défini un usage inapproprié comme étant « un usage qui, selon la personne, la substance et le contexte, constitue une menace pour la santé, la sécurité ou le bien-être des individus, de l’entourage ou de la collectivité ». Pour détecter une consommation problématique chez un employé, une liste de symptômes a été proposée : Absentéisme, pauses fréquentes et prolongées, diminution de la concentration, mauvaises relations avec les collègues, symptômes physiques tels que le tremblement des mains, perte de poids, etc.
L’intérêt de déceler un employé dépendant est de pouvoir l’aider en l’orientant vers des professionnels. Dans les cas de consommation importante, une thérapie en centre est parfois la meilleure solution. Les programmes de la Villa St-Léonard favorisent l’arrêt de toute consommation, et les intervenants aident à la réhabilitation sociale, importante pour un retour au travail postcure.