Le projet de loi visant à légaliser la marijuana, qui sera déposé au printemps 2017, fait suite à la promesse que le premier ministre Justin Trudeau avait faite lors de sa campagne électorale. L’objectif de cette légalisation serait d’en restreindre l’accès aux mineurs, de lutter contre le commerce illégal qui profite au crime organisé, et de soulager l’appareil judiciaire de ces infractions criminelles somme toute mineures.
Si les intentions du premier ministre paraissent tout à fait louables, la situation est assez complexe et elle suscite beaucoup de réactions et de questionnements. Y aura-t-il un meilleur contrôle de l’accès de la marijuana chez les jeunes ? La consommation de marijuana augmentera-t-elle ? Comment dire aux jeunes de ne pas consommer si c’est légal ?
Ces doutes et ces questions sont tout à fait légitimes, d’autant plus si l’on considère les effets nocifs associés à la consommation de marijuana.
Risques associés à la consommation du cannabis
La consommation de cannabis est d’autant plus dangereuse qu’elle est précoce. Cette substance affecte le développement du cerveau chez les adolescents, avec de nombreux risques : indolence, isolement, échec scolaire, désocialisation. La légalisation pourrait désinhiber la consommation chez les plus jeunes.
Même chez les adultes, la consommation de cannabis peut désocialiser les plus fragiles, et surtout, elle a tendance à déclencher la schizophrénie chez des personnes prédisposées.
On peut aussi craindre que la légalisation fasse oublier le fait que le cannabis affaiblit certaines facultés, et que sa consommation est donc dangereuse pour la conduite automobile.
Pour terminer, le cannabis se consomme généralement avec du tabac, produit dangereux s’il en est, et on l’associe souvent à d’autres drogues, ou à l’alcool. Plus on a d’addictions, plus il est difficile de lutter contre elles.
Légalisation et problèmes de dépendance
La légalisation sous-entend de faire confiance aux consommateurs puisqu’il s’agira de leur laisser leur libre arbitre. Or, les problèmes de dépendance vont souvent au-delà de la simple recherche de plaisir. Dans de nombreux cas, la consommation abusive d’une substance psychoactive, comme le cannabis, est le signe d’une difficulté, voire d’une souffrance individuelle, et pose une question à la société. Afin de considérer les hommes et non les produits, l’actuel débat sur la légalisation pourrait s’élargir, d’une manière plus globale, sur les valeurs et le sens que nous donnons à notre vivre ensemble. Dans ce cadre, le développement des compétences psychosociales est donc primordial en prévention de la consommation
Contrôler la consommation
C’est en observant les récentes mesures prises dans certains états des États-Unis que les spécialistes soulignent l’importance pour le gouvernement de mieux se préparer dans la mise en oeuvre de cette politique.
Pour cela, des mesures permettant de protéger les groupes plus à risque, comme les adolescents, devront être mises en place et bien réfléchies. Des efforts de prévention auprès de la population devront aussi être adaptés et intensifiés. Enfin, l’accès à des services appropriés devrait être facilité pour les personnes qui souffriront d’une consommation devenue problématique.
Peu importe notre perspective sur la légalisation du cannabis, il faut espérer que des mesures proactives soient mises en place pour bien informer et mieux intervenir auprès des groupes plus vulnérables.