Un moment passé en centre de désintoxication, un retour – souvent difficile – à la réalité puis, parfois, une rechute. Pour certaines personnes, c’est ce cycle qui viendra contrer les progrès et le chemin parcouru en thérapie. Quelles en sont les causes? Pourquoi certaines personnes rechuteront-elles et d’autres pas? S’il n’y a aucune réponse toute faite ni de principe s’appliquant à l’ensemble des cas, c’est que chaque personne est différente, tout comme peut l’être chaque cheminement. La route vers la sobriété est parsemée d’embûches, et pour certains, la rechute en fera partie.
Être prêt à changer de vie
Pour certaines personnes venant tout juste de conclure une thérapie, la rechute ne semble sincèrement pas une option. Pourtant, pour d’autres, cette possibilité se trouve bien présente alors qu’elles avouent franchement avoir des réserves et avoir l’intention de boire à nouveau après leur départ du centre. Les personnes qui prétendent «ne pas avoir de problème au fond» se trouvent plus à risque de revenir à leur substance de choix. Une substance qui leur est devenue réconfortante.
La route de la sobriété est ardue. Changer de vie est difficile. La personne qui vient de terminer une thérapie doit changer complètement son entourage, mettre de côté de nombreux amis et connaissances représentant les influences néfastes de son ancienne vie, modifier ses habitudes du tout au tout en plus de devoir mettre de côté son égo. Lorsqu’on ajoute à cela des problèmes de santé malade, le tout est encore plus difficile.
Rechuter, pourquoi?
La rechute est souvent liée aux émotions, que celles-ci soient positives ou négatives. Car pour la personne dépendante, ce sont les émotions qui sont souvent les plus difficiles à gérer au quotidien. Plusieurs facteurs peuvent mener à une éventuelle rechute. Par exemple, tout changement majeur survenant dans la vie de la personne; la perte de quelque chose, une déception, une dispute et, évidemment, les aléas venant avec les relations amoureuses.
Si elle ne procède pas aux changements nécessaires ou si elle ne s’implique pas suffisamment dans sa réhabilitation, la personne de retour dans son «ancienne vie» risque la rechute. Afin d’éviter cette triste conclusion, il lui faudra participer aux réunions nécessaires (AA ou autres), choisir un parrain ou une marraine dans une fraternité, retourner participer à des groupes de soutien à l’endroit où fut suivie la thérapie, faire des lectures positives, se reconnecter avec ses valeurs, appliquer les étapes dans sa nouvelle vie, accepter le fait qu’elle ne peut tout contrôler et respecter ses engagements tout comme son plan d’action rédigé pendant la thérapie.
Pour certains, le retour à la réalité est difficile. Se rendre compte que les problèmes accumulés avant la thérapie ne se sont pas envolés comme par magie pendant leur absence est souvent un choc difficile à encaisser. Tout comme le fait que les gens ne sont pas nécessairement présents pour les accueillir les bras grands ouverts comme ils se l’étaient imaginé.
Quelles que soient la ou les raisons de la rechute, les gens qui la vivent et qui reviennent en centre sont souvent très honteux de leur situation. Ils vivent beaucoup de culpabilité et ont peur d’être jugés. Et ce, malgré le fait qu’en thérapie, ils ont été préparés à la possibilité d’une telle rechute. Il leur faudra alors prendre conscience de leurs erreurs pour pouvoir passer par-dessus cet échec et reprendre le chemin de la thérapie, puis de l’éventuelle sobriété.